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Petites gens sans
moyens ni ressources
Qui cheminaient en se
tuant à la tâche,
Par l’eau du puits
qu’ils prenaient à la source,
De leurs aïeux, ils
portaient l’héritage.
Au fil des temps,
produisant le terreau
Qui a formé puis nourri
nos racines,
Ils ont vécu pour que
naisse à nouveau
L’espoir forgé du feu
des origines.
Ces inconnus cherchant
leur devenir
Sur les sentiers
rocailleux de nos pères
Ont succombé sans qu’un
seul souvenir
De leur passage ait
marqué notre terre…
Ces paysans à la glèbe
asservis,
Ces millions d’âmes à
jamais anonymes
Se sont dissouts, se
sont anéantis…
En reste-t-il même une
trace infime ?
Grains de poussière
échappés du néant,
Ils ont borné leur
époque et nous donnent
De leur empreinte érodée
par les ans
L’éternité au cœur de
chaque atome.
Ils sont en nous puisque
nous venons d’eux
Car c’est par eux que
s’est bâti le monde ;
Il sont en nous
puisqu’il n’est pas douteux
Qu’en chaque objet leur
passé nous féconde.
Pour l’ambition de
roitelets vengeurs,
Au sang versé de
conflits imbéciles,
On a volé leur âme au
champ d’honneur,
Grossissant le flot des
morts inutiles…
Ces compagnons dont on
ne sait plus rien,
À leur échelle et malgré
les souffrances,
Ont engendré d’idée de
citoyen
Qu’ils ont offerte au
beau pays de France.
Nul ne saura ce qu’ils
ont accompli
Pour le secret d’un
regard d’un sourire
Tant va l’Histoire à la
fin qu’elle oublie
Que tout s’enfuit : le
meilleur ou le pire…
Serait-il vain après ça
de penser
Que le présent paraît
bien dérisoire,
Que dans ce monde on ne
fait que passer,
Que tout le reste est
par trop illusoire ?
Copyright
© Jacques Goudeaux - avril 2015 / Dépôt SACEM 2016
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RETOUR VOLUME F-11
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