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J’ai vu la majesté des
montagnes altières
Où tombent en cascades les
pluies de nos chimères,
Des cimes déchirées aux
abîmes géants,
Écrasé d’impuissance, aux
bornes du néant...
J’ai vu les fleuves larges
vacillant à la brune
Allier aux nimbes froids
des tourbillons de brume,
Les plaines effleurées au
souffle du ponant
Courber leur dos blondin à
l’ondé remuement...
J’ai vu le dais grisâtre
des obscures cités,
La nudité austère de ces
murs désertés
Où l’écho se fait dur
lorsque le jour s’effare,
Aux tremblotantes heures où
nos rêves s’égarent ...
J’ai fui la soumission aux
courants imbéciles
Qui se gorgent de trop
d’imitations serviles,
De façons de penser en
modes ridicules
Drainant des cabotins qui
se prétendent émules.
J’ai fui le goût amer des
illusions brisées
Afin de n’être qu’un au
seuil de mon passé,
Laissant la compagnie,
traînant ma solitude
Aux amours défleuries par
trop de servitude.
Est-ce pour mieux renaître
et rire d’insolence ?
Mais là, dans le silence,
dans ce vaste silence,
Si j’ai renié ma vie, les
souvenirs anciens,
Pour la première fois, je
ne regrette rien.
Copyright © Jacques
Goudeaux - septembre 1981 - janvier 1990
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Dépôt SACEM 2016
RETOUR
RETOUR VOLUME F-11
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Commandes
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