Je ne
suis point vautour, ne suis point nécrophage :
De
vos
« cadavres exquis », je ne me repais pas, Et ne trouve
en vos vers ni raison, ni usage, Et dans tous
vos écrits, ne me reconnais pas !
Pas la moindre
émotion, la plus insigne image, Dans l’informe
fatras de ces mots pêle-mêle, Dans ce
capharnaüm, ce curieux étalage, Je ne puis
m’extasier, ne me sens que rebelle…
On veut se
libérer de toute interdiction : On traite avec
mépris qui ne sait vous entendre Taxe de
ringardise et tourne en dérision Celui, l’air
interdit, qui ne peut vous comprendre…
Jusqu’au dernier de mes beaux jours,
À l’ultime accord de ma lyre,
Avant de la mettre au rancart,
La poser au fond d’un placard,
L’important soit toujours
Ce que j’aurai à dire !
Rechercher
un message, aussi fumeux soit-il, Y calquer son
esprit pour en saisir la veine Et finissant
d’y croire, en priser le subtil : J’ai pas la
moindre envie de m’en donner la peine ! Melpomène et Thalie aillent
se rhabiller : Aussi bleue
qu’une orange, est-elle ronde aussi, La Terre aux
mille éclats que les yeux de l’esprit Saluent avec
ferveur, jusqu’à s’écarquiller ?
S’il n’est pas
suffisant d’être faiseur de rimes, On n’est pas
mieux poète à vouloir s’affranchir, Qui de toute
contrainte, et qui de discipline : À trop vouloir
d’instinct, on ne peut que faillir…
Jusqu’au dernier de mes beaux jours,
À l’ultime accord de ma lyre,
Avant de la mettre au rancart,
La poser au fond d’un placard,
L’important soit toujours
Ce que j’aurai à dire !
Pareils à Pénélope, inlassables et
discrets, Faisons et
défaisons pour mieux refaire encore ! Cent fois sur
le métier, filons la métaphore, Que l’ouvrage
soit noble, en ses plus beaux apprêts…