À
travers branches La
lune blanche
Qu’on aperçoit,
D’ombres étranges
Aux longues franges
Peuple les bois.
La
lune glace Le
rude espace
D’un ciel d’hiver,
Lueur fugace La
lune passe,
Glisse dans l’air.
De
proche en proche
Elle s’accroche
Puis, sans raison,
Elle déloge Et
s’interroge À
l’horizon.
Tantôt fantasque Ou
romanesque,
Lune d’argent, La
voici, folle,
Qui batifole Au
jour changeant.
Tantôt guerrière, La
lune altière
Tient à l’affront
Quand au soir morne,
D’un bout de corne
Elle fait front. La
lune blonde
Qui vagabonde En
ourlets d’or
Souvent musarde,
Souvent s’attarde Et
l’on s’endort.
Qu’elle paresse,
Qu’elle s’empresse À
nous défier,
Indifférente, La
lune errante
Prend ses quartiers…
À
travers branches La
lune blanche
Qu’on aperçoit,
D’ombres étranges
Aux longues franges
Peuple les bois.