Qu’aux jours
d’aujourd’hui, L’on voie ce
qu’on voit, C'est pas
dieu possible, C'est pas
dieu possible ! Quand on se
conduit Comme on se
conduit, C'est pas
dieu possible !
Tous mes amis vous
Le diront : ma femme
Est maîtresse femme
Tant elle se dévoue,
Tant elle se démène…
Toujours en émoi,
Elle avait pour moi
Les yeux de Chimène…
Quand hier, justement,
Sans aucun mystère,
Elle me dit crûment :
« Je vais à Cythère
Avec mon amant,
Vivre un doux roman
D’amour, à mon âge,
On a certains jours
Ses démangeaisons !
Fais bien le ménage,
Range la maison
Jusqu’à mon retour ! »
Qu’aux jours
d’aujourd’hui, L’on voie ce
qu’on voit, C'est pas
dieu possible, C'est pas
dieu possible ! Quand on se
conduit Comme on se
conduit, C'est pas
dieu possible !
Ces millions de morts
Pour un armistice,
N’est-il pas justice
Qu’on les commémore ?
Et sur la grand’place,
Tous ornementés,
Du plus haut gradé
Au deuxième classe,
Bien au garde-à-vous,
Ils étaient superbes,
Aux pieds du zouave où
Se trouvait la gerbe :
Le clairon sonna
Si faux, cependant,
Que tous ces soldats
Jusqu’au commandant,
Faut-il l’avouer,
Vraiment, qui l’eût cru ?
D’un rire incongru,
Furent secoués !
Qu’aux jours
d’aujourd’hui, L’on voie ce
qu’on voit, C'est pas
dieu possible, C'est pas
dieu possible ! Quand on se
conduit Comme on se
conduit, C'est pas
dieu possible !