Ce
qui caractérise les chansons de Jacques Goudeaux, c'est en tout
premier lieu leur intemporalité. La plupart auraient pu être
écrites il y a plus d'un siècle et se fondre dans la réalité
d'alors : ainsi, « Trois
brins de lilas » ou «
Jolie bergère », outre le
fait qu'elles traitent justement d'une époque révolue, auraient
pu croiser le chemin du « Petit joueur de flûteau » de Brassens.
Pour autant, n'allez pas
croire que les thèmes abordés ne soient point d'actualité ! De
l'humour extravagant des « Mines
de crayon » à l'allégorie d' «
Esprit de clocher », des
critiques sur la dérive sociétale («
Les mouches du coche ») à la
théologie (« Si
Dieu n'existait pas »), tantôt légères («
Pour un brin de fantaisie »),
tantôt graves (« Ce
train maudit »), ces chansons ont en commun un
aspect fondamental : à l'opposé de la tendance actuelle, tout en
nuances et en subtilité, elles ne sauraient se satisfaire d'une
simple écoute.
Ce nouvel album reflète
aussi une coloration nouvelle : si l'harmonisation est
essentiellement à base de guitare — du classique au country —,
les mélodies, élégamment soulignées des ornementations de Franck
Lasteyrie, professeur de conservatoire, et de Nicolas de Angelis
— entre autres guitariste de Jean Ferrat —, y attisent la force
des mots et le caractère des expressions :
« Tout en ignorant le mépris, elle méprise l'ignorant… »
(« La
mode »).
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JACQUES
