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Il est des joies que l'on
occulte
Sous des prétextes fallacieux,
De ces joies qui vous catapultent
Au Nirvanâ des audacieux.
En vérité, quand je l'évoque,
Sans faux-semblant ni contredit,
Au fond de moi, cela provoque
Comme une fièvre, un incendie !
En dépit de ce qu'on raconte,
Et faisant fi des quolibets,
Pourtant, sans vergogne et sans honte,
Eh bien, oui ! J'ose l'affirmer :
Rien ne saurait en ce bas monde
Ne saurait plus me faire plaisir
Que de m'offrir… ô joie féconde,
Écoutez bien que de m'offrir…
Que de m'offrir, je vous
le donne
En mille si vous le trouvez
( Car entre nous, peu de personnes
D'ordinaire osent l'avouer )
Par un présent des plus minimes,
Récupérées à l'occasion,
Par un présent pour moi sublime :
Juste des mines de crayon !
C'est mon dada, c'est ma
marotte,
Mon enthousiasme et ma passion ;
C'est un besoin qui m'asticote,
Un genre de démangeaison :
J'en ai des grasses et des dures
J'en ai des rondes et bien taillées,
Des bleues, des vertes et des pas mûres,
En variétés, en dégradés.
Mon seul désir, à l'heure
ultime,
Mon désir face au créateur,
Soit qu'il m'accorde et enlumine
Mon paradis à ces couleurs
Et que sur ma tombe l'on grave :
« Il a vécu sans grand besoin,
Mais librement et sans entrave.
Il a vécu mine de rien ! »
RETOUR PRÉSENTATION VOL. 09 |
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