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Nous
avons longuement
marché, silencieux,
du soleil plein la tête
et de l’or dans les yeux.
C’est là que j’ai durci
au feu de ton empreinte
ma volonté farouche
et forte d’espérer ;
C’est là que j’ai confié
au miroir de mon âme
mes doutes, mes faiblesses,
toutes mes craintes aussi.
Nous avons côtoyé
toutes sortes de gens :
des grands, des beaux, des laids,
des bons ou des méchants,
de ceux encuirassés
qu’encombre l’inutile,
de ceux empanachés,
superbes d’ignorance
ou d’autres, compassés,
bavant de suffisance
en qui j’ai failli croire
avant que de comprendre
que l’on ne peut comprendre
et qu’il ne faut pas croire.
Fantoches débridés,
traversant le présent,
ont fui dans ma mémoire
comme pages brûlées
laissant un goût de cendre,
un goût d’inachevé.
Et moi, bardé de rêves,
Je suis tombé de haut ;
alors, simple, anonyme,
obscur, j’ai cheminé ...
Pourtant je le sais bien
qu’à mon dernier sanglot
ou qu’à mon dernier rire
je te retrouverai :
toi, l’ultime refuge,
toi, l’amie du silence,
toujours je reviendrai
vers toi, ma Solitude.
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