Avant que tu t'en ailles.


Poème mis en musique par Jacques Goudeaux



Il faut penser aux chiens endormis sur les routes ;
La nuit pose les doigts aux pliures des corps.
Comme sur un piano, de funèbres accords
Et l'échine frémit dans l'aube qui s'égoutte.


Il faut penser aux fleurs que le vent a coupées
De sa machette triste, esquissant sur le seuil
Les entrechats rougis du ballet de leur deuil,
Il faut penser aux fleurs que le vent a coupées.


Avant qu'il ne s'en aille, il faut penser aux barques
Du fleuve qui s'allonge au milieu des roseaux,
Adolescent lascif au masque de bourreau,
Il les prendra bientôt dans le filet des Parques.


Le Dimanche à midi, il faut penser aux vieilles
Qui tirent les rideaux et cassent les miroirs,
Jetant des mots anciens au fond du désespoir
Et tuent le souvenir avant qu'il ne s'éveille.


Avant que tu t'en ailles sur un autre chemin
Il faut penser à l'ange qui me tendra la main.
Dans le feu et la paille, il chauffera la grange
Mon astre s'est éteint : je ne pense qu'à l'ange

Qui me tiendra la main…


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