Je suis amoureux de la
chanteuse du cabaret :
Elle est si belle,
Presque irréelle, Perverse et lascive à en
délirer ! Ses longs cils en
accroche-cœur Lui donnent un
petit air moqueur !
Et tous les soirs, je reste là
à l’admirer,
Pris sous son charme,
Je suis sans armes À tel point que je me sens
chavirer... Mon Dieu, mon
Dieu, délivrez-moi Quand ses yeux se
posent sur moi !
Au travers du tissu ses cuisses
fuselées
Que j’imagine,
Dont je devine Le contour plein, la courbe
ciselée Voilée par de
troublants dessous : De quoi en rêver
tout mon soûl !
Chantant d’une voix suave aux
accents délicieux,
Elle est féline,
Devient câline Jusqu’à me faire frémir j’en
grimpe aux cieux Quand près de moi,
d’un mouvement, Elle évoque un
plaisir gourmand...
...
Par un beau soir, enfin résolu,
j’attaquai :
Plein de courage,
À l’abordage ! Cramponnant ferme à deux mains
mon bouquet, Dans sa loge
pointant le nez, Prêt à tout pour
l’impressionner.
Elle était là, du moins je
crois que je la vis,
Mais à sa place,
Dedans la glace, Bon sang ! Je vis..., tout
déconfit, je fis Demi-tour sans
salamalecs : Car ma
chanteuse..., c’était un mec !