Faut-il les voir, ceux-là, chantres du « bien-penser » Ou
bien prétendus tels, apôtres de l’honneur, Par
les satisfecit qu’ils savent dispenser, Juger
et préjuger du haut de leur grandeur !
Pédants infatués, terroristes dans l’âme,
Artificieux en diable, ils posent et disposent,
Intégristes de cœur qui clament et proclament : Telle
est leur conviction qu’à la fin ils imposent.
Au
fil de l’éloquence, ainsi se dévidant, Ils
dénouent leur pensée, délivrent des arrêts, Ils
flattent leur ego, s’auto-congratulant Et
leur sentence tombe ainsi qu’un couperet.
Grands donneurs de leçons, ils passent tout au crible ;
Présomptueux, enfourchant leur cheval de bataille,
Pourfendent sans regrets ceux qu’ils ont pris pour cible Pour
se repaître au mieux de la part qu’ils se taillent.
En
dérisoires certitudes enferrés
Doctrinaires faux-culs à la langue de bois, Ils
veulent nous guider, mais les yeux bien fermés :
D’intransigeance est la bannière qu’ils déploient.
Suintant la charité d’un rêve unicolore,
Pourquoi doit-on les croire en leur propos sectaire,
Inique autant qu’unique où l’idéal dévore En un
triste carcan leur peu de caractère ?
Quitte à être excessif, autant l’être à l’excès ! Qu’il
est bon de trancher dans le vif en clamant, En
clamant haut et fort jusqu’à vider l’abcès : Qu’on
nous laisse le droit de penser autrement !
Le
bon sens prévaudra que je veux salutaire : Ami,
tiens bon la rampe et tiens-la sans faiblesse …
Hypocrites bigots, censeurs autoritaires, De
grâce laissez-nous à notre petitesse !