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10 mai 1944

Un avion britannique s’écrase au Groslaud,
près de Chabanais.



(1ère partie)


Richard Rose est un citoyen britannique de l’île de Man, possédant une résidence secondaire à Pressignac, en Charente limousine. C’est un passionné de moto (il a participé plusieurs fois à la célèbre course autour de l’île de Man), d’aviation (il a son brevet de pilote et possède un petit monomoteur Auster J1, datant de 1945), et de pêche à la ligne…

Ce sont ces deux dernières passions qui sont à l’origine de la découverte stupéfiante qu’il a faite, par un beau jour de l’été 2004, sur les bords de la Grêne, rivière venant des hauteurs de Rochechouart, traversant la commune de Pressignac, avant de se jeter dans la Vienne à Chabanais.

Alors qu’il taquinait tranquillement le goujon près de l’écluse du moulin de la Soutière, son attention fut attirée par un morceau de tôle, relativement grand (1 m x 0,50 m), sale et oxydé, abandonné sur la rive.

Son œil d’aviateur eut tôt fait de reconnaître l’aluminium riveté d’un fuselage d’avion ! Mieux, en nettoyant une partie de l’objet tombé du ciel, des chiffre apparurent : 577026C0.

De retour dans son pays, aidé par son frère Robin, il entreprit des recherches sur internet pour savoir de quel avion il pouvait bien s’agir. Très vite, les réponses arrivèrent et indiquèrent qu’il s’agissait d’un bombardier anglais «  Halifax » de la dernière guerre. Un Anglais, 60 ans après, venait de retrouver les restes d’un avion anglais, probablement tombé dans les parages ! Mais dans quelles circonstances ?

C’est alors que Richard Rose, ayant eu vent de mes recherches historiques sur la région, vint me rendre visite à Pressignac, et me raconta sa découverte, en me demandant si je n’avais pas entendu parler du crash d’un avion anglais près d’ici, pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Ma réponse fut immédiate : je savais, par ma famille et par les « anciens » de Pressignac, qu’un avion anglais était tombé au village du Groslaud, près de Chabanais, soit à environ un km de la Soutière, en 1944. De rapides recherches dans mes archives, notamment dans le journal du commandant de la Bastide (ancien propriétaire du château de Pressac à Saint-Quentin, qui hébergea le maquis FTP du colonel Bernard), me fournirent même la date précise du crash : le 10 mai 1944.

José Délias, l’historien de Chabanais, retrouva, peu après, les rapports de gendarmerie de l’époque, indiquant que l’avion était bien un « Halifax », immatriculé M A- W (Mike Alpha-Whisky, en code aéronautique).

A partir de ces renseignements très précis, Richard Rose put poursuivre son enquête sur internet. De nouvelles réponses arrivèrent, pendant que je recueillais « sur le terrain », des témoignages de personnes contemporaines de l’événement. Voici le résultat, étonnant, de nos recherches, sous forme de récit chronologique.

© André Berland - 2006



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