Je suis
d’un abord agréable :
Aimable et doux comme un agneau,
Obligeant au possible, attentionné en diable : Ce
qu’il faut pour finir soit cocu soit idiot ! En
vérité, je vous le dis Et
pas par fausse modestie, Si
vous cherchez l’oiseau rare, amis, halte-là ! Il
n’en resterait qu’un, je serais celui-là…
Entre femme, maîtresse et mère, Ce
que j’endure journellement,
Vraiment, faut-il vraiment que je vous l’énumère ? De
grâce, non ! Vous me trouveriez assommant. Ce
que, sans trêve ni repos, Ce
que je cherche à tout propos, Ce
qu’inlassablement, je traque jour et nuit
Qu’impitoyablement je harcèle et poursuis ...
… À
qui je déclare la guerre,
Tellement je la hais par moments Que
rien que d’y penser, j’en ai de l’urticaire Qui
me vient sur les doigts que c’en est alarmant,
Quand l’agneau se transforme en loup
Montrant ses crocs, l’air en dessous, Les
moustaches tendues, babines retroussées,
Cette chose terrible, abominable, c’est…
C’est la main molle, la main molle Des
culs bénits qui puent l’encens Des
chichiteux, des culs pincés, des chiffes molles Qui,
contraints et forcés ne rient qu’en grimaçant ;
Pisse-vinaigre où fesse-mathieux, Ils
me sont à ce point odieux Que
si j’en tenais un j’en ferai volontiers, Le
bon dieu me pardonne, un hachis Parmentier !
Ils
dégoulinent de vergogne : Ils
en sont tellement visqueux Que
rien que d’y toucher, on en a plein la pogne :
C’est écœurant, c’en est baveux, c’en est poisseux ! Je
me hérisse à leur contact, Je
les exècre, prenez acte ; Ah,
par exemple ! S’il vous faut du mitonné,
Précieux enchifrenés, je vais vous en donner !
Mais
cependant, sur notre terre, Il
en existe, heureusement, Il
en existe ici et là des réfractaires, Des
braves gars à l’œil clair et au regard franc,
Quand la légion des rabat-joie Se
défile au pas cadencé, Eux,
sans manières, ils vous en donnent et du surchoix, De
ces franches patounes sans
arrière-pensées,