Introduction parlée inspirée du poème de Charles
Baudelaire : Réversibilité
Ange
porteur d’espoir, connaissez-vous le doute,
Les lendemains de pluie de ces furieux exils
Où l’attente se meurt en un adieu puéril,
Où l’aurore se lève sur un cœur en déroute,
Ange porteur d’espoir, connaissez-vous le doute ?
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On est seul. Face à face
avec soi, on est seul Et le regard inquiet des
pensées qu’on devine, Qu’on n’ose formuler de peur
que se dessine Le spectre de l’absence en
un pâle linceul.
L’espoir s’est dissipé en
vaines certitudes ; Une âcre odeur de cendre et
de printemps vieilli Subsiste et plane encore,
baignant de lassitude Les lendemains de fête aux
couplets refroidis.
Quelques rides à peine où
l’attente a laissé Le vague écœurement de se
sentir vaincu, L’ambition d’être jeune
alors qu’on a vécu, De se vouloir passant bien
que déjà passé.
On est seul, face à face au
miroir de l’oubli, Cependant qu’un rayon
s’esquisse et nous effleure, Pâle et lointain, pourtant.
Vivant bien qu’affaibli. L’espoir s’est dissipé :
l’espérance demeure...