S’il est des lieux que
l’on regrette
J’en connais un enfoui en moi
Et qui n’est plus
Qui ne sera jamais
Ailleurs qu’en moi
S’il est des lieux que l’on regrette
Celui-là même sans émoi
Est revenu
De nouveau s’exhumer
Du fond de moi
Et le ciel a confié
À certain souvenir
À quelque devenir
À un regard noyé
Une odeur de soleil,
Une odeur de sommeil
S’il est des bois que l’on regrette
Celui de la première fois
A disparu
Avant de s’embrumer
Au fond de moi
S’il est des bois que l’on regrette
J’en sais bien un enfoui en moi
Parce qu’il n’est plus
Qu’il ne sera jamais
Ailleurs qu’en moi Et le ciel a confié
À certain souvenir
À quelque devenir
À un regard noyé
Une odeur de soleil,
Une odeur de sommeil
Mais ce temps-là que je regrette
Ce temps-là ne revivra pas
La lande nue
À jamais désertée
Toujours gémira
Et le ciel a confié
À certain souvenir
À quelque devenir
À un regard noyé
Une odeur de soleil,
Une odeur de sommeil Et une odeur d’oubli