Auprès de vous,
Madame, auprès de vous,
Du fruit défendu j’ai croqué, croqué,
Croqué jusqu’au dernier pépin.
Quand bien je me sois
fourvoyé, Sublime et beau crétin, Comment voulez-vous que mon
cœur, Candide en son libertinage, Vous en tienne rigueur ? Auprès de vous,
Madame, auprès de vous,
Du fruit défendu j’ai croqué, croqué,
Croqué jusqu’au dernier pépin.
L’un, l’autre… Faisiez-vous exprès ? Entre Chose et Machin, À dessein vous me torturiez Et lorsque j’en prenais
ombrage, Sournoise, me flattiez !
Auprès de vous,
Madame, auprès de vous,
Du fruit défendu j’ai croqué, croqué,
Croqué jusqu’au dernier pépin.
Quand, seul, je voulus vous
garder, Vous ne le pûtes point ; Fieffée salope au demeurant, Il me fallait bien du courage Pour rentrer dans le rang.
Auprès de vous,
Madame, auprès de vous,
Du fruit défendu j’ai croqué, croqué,
Croqué jusqu’au dernier pépin.
Ma chère, autant vous le confier, Admettez tout au moins, Méchante, que vous vous
moquiez… Mais avec un tel équipage, Comment le regretter ?
Auprès de vous,
Madame, auprès de vous,
Du fruit défendu j’ai croqué, croqué,
Croqué jusqu’au dernier pépin.
Aussi, Madame, permettez Que je vous rende enfin L’hommage que vous méritez : Croyez bien qu’il serait
dommage De n’en plus profiter !
Auprès de vous, Madame, auprès de vous, Du fruit défendu j’ai
croqué, croqué, Croqué jusqu’au dernier
pépin.