Tristesse, je t’invite à notre
dernier bal ; J’enverrai un cocher aux portes
de ton âme, Les chevaux piafferont sur le
pavé infâme Et tu ceindras ton col des
pierreries du mal.
Lorsque tu entreras dans le
salon glacial Où les chandelles même ont
pétrifié la flamme, Suspendues dans leur geste au
bruit de l’huis, les femmes Détourneront vers Toi leur
regard minéral.
Sur
l’or de mon pourpoint tu viendras te blottir,
J’imprimerai ton corps de fleurs et de désirs Au
milieu des danseurs qui dessinent les vagues,
mais,
Quand la valse mourra aux doigts des musiciens, Que
les ombres vaincront les plafonds vénitiens,
Dans ton cœur, sans faillir, je plongerai ma dague.