Qu’un ciel de
demi-dieu ouvre sa déchirure, Que j’y verse mes pleurs ou
le sang des oiseaux, Que l’horloge s’emballe et
les roses ne durent Que le temps d’un sanglot !
Que la cime de l’yeuse au
bûcher de l’automne Jette ses verts habits, que
tarissent les eaux ; Dans sa livrée de glace que
l’hiver déraisonne Et nous casse les os,
Étendu pour mille ans sur la
plaine où les belles Allaient en souriant
caresser les chevaux ! Que sur leur corps d’émail,
les neiges éternelles Referment leur tombeau,
Que leur bijou ternisse aux
baisers des matines, Que s’assèche la veine au
partage du front, Que la fleur de leur bouche
exhale en orpheline Le soupir de Charon !
Et comme l’océan qui meurt
au bord des plages Coud sur ses laisses d’or la
taie des jours perdus, Que le soleil couchant de
mon dernier rivage Ne se réveille plus !