Le visage barré par
de larges bacchantes Et l’accent rocailleux, la
tournure élégante, Toi, l’humble troubadour, à
certains n’en déplaise, Du vieil ours mal léché, tu
n’avais rien, foutaise ! De la chanson, malgré les
ans, Tu es le plus bel artisan.
Cependant il y a plus d’un
printemps, pépère, Que t’as hissé les voiles,
que tu t’es fait la paire Par un jour de grand vent,
un jour de tramontane, Plantant sans crier gare à
l’ombre d’un platane, Amis, copains pour folâtrer Vers d’autres cieux,
d’autres contrées.
Mais on ne t’en veut pas :
on t’est restés fidèles, La camarde a eu beau
souffler sur la chandelle, Encore bien campé, tu
continues à être Après avoir été ; toi qui
fus notre maître Incontestable, incontesté Même en ton ciel tu l’es
resté !
Et faisant un crochet par le
septième étage, Gare aux dames d’antan qui
ont la mort bien sage : Aussi leur dédies-tu quelque
chanson sacrée, L’un de tes beaux refrains,
une ode consacrée, Que diable, aux fins fonds
de nos cieux, Faut bien se divertir un peu
!
La musique céleste, c’est
bon pour les cagotes Et quand ils t’entendront
rythmer tes quelques notes, Les anges avec leurs ailes
largueront dare-dare Harpes, flûtes, hautbois
pour gratter la guitare : L’est grand temps pour ces
chérubins De se mettre un peu dans le
bain !
Sûr que t’as fait ton trou,
que sans cérémonie T’as retrouvé Rosso, Crolla
et compagnie. Histoire de faire un boeuf,
d’être de la partie, D’autres vous ont rejoints
en toute modestie Et sur un air d’accordéon, T’accompagne le vieux Léon
...