Bien sûr il a suffi
suffi de pas de chance
Pour qu’un roman d’amour et même à quatre sous
N’ait sans doute à jamais changé ton existence
Que toi pauvre grisette tu n’aies pas dans la boue
Sali ce qu’il pouvait te rester de l’honneur
Mais qu’est-il devenu ton semblant de bonheur
Combien terne au regard de ces vertes années Si tendres dans la brume de tes
souvenirs Et perlant de regrets tes
paupières fanées Le présent va fuyant dans l’obscur
avenir De cette nuit sans lune où
s’étiole l’espoir Où l’impossible est roi que nul ne
peut déchoir
Coexistence aveugle
entre deux mondes
Qui tantôt s’entremêlent et tantôt s’entre-tuent
Dans ces ténèbres où les coeurs se sont tus
Innocence et cynisme peuvent enfin se fondre
L’autel de la jeunesse on t’y
livra trop belle Sacrifiant ta vertu aux pétales
flétris Drapé de l’arrogance et souillant
tes dentelles Le sceptre du besoin releva par
dépit L’humble jupon froissé de trop de
jours sans rien Rien qu’un rien de lueur pour
unique soutien
C’est la pâle clarté c’est la
seule lumière Que tu dois dérober au soleil de
l’oubli Souvenirs de printemps où ton rêve
s’éclaire En des amours latentes au ciel
d’un autre lit Mais pleure en effeuillant ton
passé sur le dos Tu t’appelais Madette avant d’être
Mado
Coexistence
aveugle entre deux mondes Qui tantôt s’entremêlent et
tantôt s’entre-tuent Dans ces ténèbres où les
coeurs se sont tus Innocence et cynisme peuvent
enfin se fondre