La vallée des ancêtres.

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Extrait 1

[…] Ainsi se passe l’existence dans la vallée des Ancêtres, une existence au rythme des saisons, de temps à autre agrémentée de rencontres nouvelles : trois fois l’an, les communautés disséminées çà et là sur les versants se rassemblent. Leurs chefs organisent alors des festivités en hommage aux divinités, festivités qui donnent lieu à des joutes et qui, pour les garçons, sont souvent des défis physiques servant de faire-valoir devant les jeunes filles. Une autre fête a lieu à l’époque des moissons, mais celle-ci ne permet guère les grands rassemblements, les habitants se trouvant disséminés par monts et par vaux.
   Pourtant, au-delà des chefs de tribus, il est d’autres personnes unanimement honorées et devant lesquelles sans exception — fort ou faible, riche ou pauvre —tout le monde s’incline, des êtres en retrait de la société, mais dont on parle avec crainte et révérence : ce sont les « Maîtres du Temps ». Sur eux courent toutes sortes d’histoires étonnantes : on dit qu’ils ont pactisé avec les Dieux, là-bas, sur ce curieux sommet toujours couvert de sa coiffe blanche où va s’endormir le soleil, et la légende rapporte que même les loups, dont en hiver on entend les hurlements si proches, ont peur de leur puissance.
    Les prêtres vivent reclus et forment un ordre aux règles singulières auquel il est impossible d’appartenir autrement qu’en devenant l’un d’eux. Le parcours initiatique est long et semé d’embûches ; seuls, de rares élus choisis parmi des garçons, pourront prétendre à cette fonction.
    Ils savent les secrets des plantes qui guérissent et fréquemment on vient chercher auprès d’eux assistance et protection pour soulager les maux les plus divers ou soigner les blessures. Aucun des rites qui accompagnent un défunt au commencement de son voyage vers les Prairies d’Abondance ne peut être accompli sans leur présence. Capables en outre d’interpréter les augures en déchiffrant les signes du ciel, ils sont instruits à mesurer le temps qui passe en observant la course des astres. Voilà sans doute où l’on a puisé l’origine de leur dénomination la plus courante.
    Pourtant, dans la vallée, certains les ont baptisés « les Maîtres de Lumière »…

[…]

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