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33 tours - microsillon |
Que n'as-tu point laissé s'accorder ton esprit Au flux bien ordonné d'un quelconque pouvoir, Au courant de pensée dont il faut être épris ? Je ne suis pas de cette race Qui accepte n'importe quoi Et va se fondre dans la masse Pour en silence rester coi, D'un fifrelin de bas étage Qui se dissout dans le commun, Tout en se vouant à sa tâche Sans soucis pour le lendemain. Je ne suis pas de ceux qui savent Prendre parti sans hésiter, Sans être fou, sans être esclave, Ni sombrer dans l'absurdité ; Non pas de ceux qui ont la chance D'avoir trouvé leur idéal Au sein de la stricte observance De principes d'ordre moral ... S'il y en a qui affectionnent Le côté d'où souffle le vent, Opportunistes ils papillonnent, Ces girouettes ou passe-volants. C'est pas mieux, d'autres à l'inverse, Par leurs idées empanachés, Sans admettre de controverse Vous trouveront bien bas perché. Je ne pourrais, sans me morfondre, D'un parangon moyenâgeux Subir un instant la faconde, Ni croire au perpétuel enjeu, Ni soutenir les belles phrases Ayant mûri sous le gibus Toutes clinquantes de l'emphase D'un professeur in partibus ; Sachant à qui j'aurais affaire, N'irai porter mes rogatons Auprès d'une ombre tutélaire, Ni franchirai le Rubicon. Peut-on encore être sincère, Peut-on toujours être d'accord ? À aucun de ces congénères Je ne vouerai âme ni corps. Car nécessairement, quitte à se déformer Pour être dans les normes d'un conformisme usé, Vous pouvez vous rallier, bien mieux vous affirmer, Dans n'importe quel camp vous serez abusé. Encore si l'on gardait la tête Intacte, en toute humilité, Si l'on ne dressait pas la crête, Tout en voulant en imposer ! Regardez donc ces marionnettes, Légion de jobards éhontés, Après eux, il faut place nette, Il faut tailler ou essarter ! Dupes de quelques-uns qui pensent, On les inonde d'un savoir Dont ils ne sont qu'insignifiance Qu'on leur montre comme un devoir. Souvent le pouvoir leur impose Des idées n'étant pas les leurs : Pour elles, ils prennent fait et cause, En sont les plus grands défenseurs ... On les pilonne sans mesure, On les exploite de surcroît ; Bienheureux tant que cela dure Et bienheureux tant qu'ils y croient ! Pauvres petits polichinelles Qu'au pas l'on fait se dandiner, Au grand jamais de vos ficelles N'essayez de vous détourner. Car le doigt mis dans l'engrenage, Vous ne pourrez plus du giron Vous en échapper sans dommage Et vous retrouverez marrons. En gardant les pieds bien sur terre, Il n'est jamais par trop aisé D'être dans l'infini stellaire Quelque peu volatilisé ! Chacun voit midi à sa porte Et la morale est dévolue Au plus pressé à faire en sorte De renoncer à l'absolu. Voilà que la raison chavire, Que les idées tournent en rond, Car de raison, il faut bien dire Que nul n'en est le forgeron. Songe-creux, rimailleur, usé du nonchaloir, Que n'as-tu point laissé s'accorder ton esprit Au flux bien ordonné d'un quelconque pouvoir, Au courant de pensée dont il faut être épris ? RETOUR POÉSIE |
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