Ce
soir, il pleut sur le jardin de mon enfance, Il pleut, ce soir, et cela n'a
plus d'importance.
Quand la nuit étendait ses tentacules noirs
Dans le fond des vallées, que l'été palpitant
S'accrochait en murmure au miroir des étangs,
Le peu de jour présent luisait comme un espoir…
Par la lande qui court au fil des matins clairs,
Splendide et irisée, frémissante d'éclairs,
Diane chasseresse, je t'imaginais nue
Sur l'horizon fuyant des sentiers inconnus…
Mais l'automne est venu, de vagues de sommeil
En vagues de silence, assombrir notre ciel
Et l'absence a traîné d'un rire artificiel
La froide résonance où surprend le réveil.
Qui es-tu, toi qui dors au lit des souvenirs ?
Passante d'une époque où j'ai vu resurgir,
L'espace d'un instant, comme un remords fané,
Une image d'antan, déjà trop éloignée…