Mon dernier rivage.

(mis en musique par Jacques Goudeaux)


Qu’un ciel de demi-dieu ouvre sa déchirure,
Que j’y verse mes pleurs ou le sang des oiseaux,
Que l’horloge s’emballe et les roses ne durent
Que le temps d’un sanglot !

Que la cime de l’yeuse au bûcher de l’automne
Jette ses verts habits, que tarissent les eaux ;
Dans sa livrée de glace que l’hiver déraisonne
Et nous casse les os,

Étendu pour mille ans sur la plaine où les belles
Allaient en souriant caresser les chevaux !
Que sur leur corps d’émail, les neiges éternelles
Referment leur tombeau,

Que leur bijou ternisse aux baisers des matines,
Que s’assèche la veine au partage du front,
Que la fleur de leur bouche exhale en orpheline
Le soupir de Charon !

Et comme l’océan qui meurt au bord des plages
Coud sur ses laisses d’or la taie des jours perdus,
Que le soleil couchant de mon dernier rivage
Ne se réveille plus !



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