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Le rire d'avril



Quand le rire d’Avril a traversé ma porte
Enorme, triomphant, comme le roi du Temps
Il n’était pas là seul: tenu sous bonne escorte
Faite de rameaux verts et de lilas tout blanc

J’ai entrouvert ému le loquet pour ce faire
Je lui ai dit viens t’-en, prends un siège céans
Et le rire d’avril comme un coup de tonnerre
S’est engouffré chez moi : qui se nommait Printemps

La treille avait verdi au fronton de la porte
Boucles enchevêtrées pour des billes de vin
Que Septembre aulnerait dans la respe ; qu’importe
La treille avait verdi ; c’était déjà demain.

Mais les saisons têtues n’en usent qu’à leur aise
Elles fuient sans savoir que nous les retenons
Quand le rire d’Avril s’accroche à la tonnelle
L’Eté lave ses dents jaunes de soleil blond.

02/04/2005


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