Déjà bébé,
Bien enrobée,
Coquettement,
Coquettement,
Dans sa layette,
Pour la trouver,
On furetait,
Tant il fallait
Sacrément ouvrir les mirettes !
Dans ses rubans,
Ses ornements,
Quand elle était
Bien apprêtée
Pour quelque fête,
La jolie fée
Aux beaux effets
Étincelait
Dans ses parures et sa toilette…
Avec les ans,
Curieusement,
Rapetissant
Dans le mitan
De sa chambrette,
L’eussiez-vous cru ?
Elle aurait pu
Tenir au plus
Dans une boîte d’allumettes !
Hélas, et là…
Et patatras !
D’un seul coup, d’un
Seul, et soudain,
La voilà prise,
Escamotée
Sans charité,
Puis reléguée
Jusqu’aux fins fonds d’une remise…
Allez savoir
Si, dans le noir,
Elle trouvait
De quoi rêver
En fond de malle !
Dans son fatras…
Quel sort ingrat !
Parmi les draps
Et les amas de linge sale…
Un jour, enfin,
Un enfant vint
Pour le plaisir
De ressortir
Quelque merveille
De son oubli ;
C’est tout surpris
Qu’il découvrit
La « Belle au coffre qui sommeille » !
Quand il la prit,
Qu’il la saisit
Toute menue,
Tout éperdue,
Si tendre et frêle…
Entre ses bras,
Qu’il la serra,
La rassura,
Lui dit surtout qu’elle était belle !
Et c’est depuis
Ce jour bénit,
Qu’épanouie,
Toujours jolie,
Elle paresse,
Heureuse, enfin,
Dans un couffin,
Sur le satin
Et dans sa robe de princesse…
Chanceux celui
Qui, comme lui,
À cœur ouvert,
A découvert
Pareille grâce :
Un bien précieux
Qui, sous les cieux,
Vaut tous les Dieux
Toutes les muses du Parnasse !