Nul n’est prophète en son
pays
Même
au royaume des tartuffes
Ceux
qui nous prennent pour des truffes
N’ont
pas besoin d’un Isaïe !
Comment
savoir à qui se fier ? On vous
demande votre avis, Vous le
donnez bien volontiers : Alors,
comment être ravi Lorsque après
coup, fort méprisant, On vous
défrime en se marrant ?
Plus que
tout, j’ai la sainte horreur De tous les
cuistres en eau dormante : D’accord ou
pas — à la rigueur —, Mais tout au
moins qu’on argumente !
Nul n’est prophète en son pays
Même
au royaume des tartuffes
Ceux
qui nous prennent pour des truffes
N’ont
pas besoin d’un Isaïe !
Et j’en
connais des bien sûrs d’eux, Des qui
détiennent un savoir Avec lequel
ils font des nœuds Sans même
s’en apercevoir ! Ceux-ci sont
si sûrs d’eux au point, Au point
qu’ils ne doutent de rien ! Entre raison
et convictions, Premier faux
pas : ils se ramassent, Dégringolant
comme des pions, Alors qu’ils
se croyaient en place…
Nul n’est prophète en son pays
Même
au royaume des tartuffes
Ceux
qui nous prennent pour des truffes
N’ont
pas besoin d’un Isaïe !
On dit en
regardant le ciel : « Quel
temps fera-t-il donc demain ? » Est-ce un
problème existentiel ? Désolé, mes
jolis lapins, Car pour ma
part, et c’est mon droit, Bien peu me
chaut qu’il fasse froid ! C’est
l’antidote souverain À la
médiocrité ambiante ; Entre nous,
je m’en fiche un brin, Presque
autant que de l’an quarante.
Nul n’est prophète en son pays
Même
au royaume des tartuffes
Ceux
qui nous prennent pour des truffes
N’ont
pas besoin d’un Isaïe !
Oui, je
l’admets, ça fait du bien, Quelquefois
de s’abandonner, D’ouvrir les
vannes à son trop-plein : Bref, en un
mot, de déconner ! Quant à moi,
candide et badin, Moi, je
cultive mon jardin… Et si je n’ai
point vos faveurs Pardonnez-moi
mes bons apôtres, Mais entre
vous et mon coiffeur, J’aime autant
me sentir un autre !