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Ô poète de race,
Noble coeur, noble esprit,
Apprenez-moi, de grâce
Comment — je vous
en prie ! —
Sans rougir de la face,
On se prend au sérieux,
On se prend au sérieux.
Guignez-moi le poète,
Le grand, le ténébreux,
Celui que rien n'arrête,
Génial et vaporeux,
Guignez-moi le poète,
L'éternel délaissé,
L'éternel délaissé !
Allez,
si ça t'amuse
Au lieu de la bercer,
Gourmande un peu ta muse,
Car elle va se lasser
De cette grâce infuse :
Pose un peu tes lauriers,
Pose un peu tes lauriers !
Et
redescends sur terre
Sans te faire prier ;
Là-haut, trop de mystères
Pour nous, les chiffonniers,
Pour nous, les éphémères
Ton langage est trop beau,
Ton langage est trop beau !
Apprends
la révérence,
Effeuille tes lauriers…
Pour penser en cadence,
Rien ne sert de crier
Si fort sa suffisance
Se croire au firmament,
Se croire au firmament !
Que
moi je me soumette
— À mon corps défendant —
Pour une chansonnette,
Pas question cependant
Que je me compromette :
Il reste l'essentiel,
Il reste l'essentiel…
Au
sommet du Parnasse
Les Muses sont amies :
Alors, grand bien leur fasse !
Comble d'effronterie,
Moi, je me décarcasse
Pour quelques pissenlits,
Pour quelques pissenlits !
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