Va vite,
léger peigneur de comètes ! Les
herbes au vent seront tes cheveux ; De
ton œil béant jailliront les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes ...
Les
fleurs de tombeau qu’on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux Et
les myosotis, ces fleurs d’oubliettes, Et
les myosotis, ces fleurs d’oubliettes ...
Ne
fais pas le lourd : cercueils de poètes Pour
les croque-morts sont de simples jeux,
Boîtes à violon qui sonnent le creux ; Ils
te croiront mort : les bourgeois sont bêtes !
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Il fait noir, enfant,
voleur d’étincelles !
Il n’est plus de nuits, il n’est plus de jours ;
Dors, en attendant venir toutes celles
Qui disaient : Jamais ! qui disaient : Toujours !
Entends-tu leurs pas ? Ils ne sont pas lourds :
Oh, les pieds légers ! L’Amour a des ailes !
Il fait noir, enfant, voleur d’étincelles !
Il fait noir, enfant, voleur d’étincelles !
Entends-tu leurs voix ? Les caveaux sont sourds.
Dors. Il pèse peu ton faix d’immortelles ;
Ils ne viendront pas, tes amis les ours,
Jeter leur pavé sur tes demoiselles.