PRESSIGNAC EN 1756






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Le bourg 1997 (photo J. Goudeaux)

Le dépouillement systématique du livre d’arpentage (ou arpentement ) de Pressignac, conservé à la mairie, et datant de 1756, nous a permis d’établir un recensement précis des propriétés bâties et non bâties, de leur utilisation économique, de leurs propriétaires, sans oublier le dénombrement du cheptel, au milieu du XVIIIe siècle.
Cependant, ce document fort intéressant, ancêtre de notre cadastre, présente deux gros inconvénients. D’une part, il n’y a aucun croquis, aucun plan, et il est souvent très difficile de suivre le trajet de l’arpenteur à travers le bourg, les villages, les bois et les champs !
D’autre part, cet arpentement ne concerne qu’une partie de la paroisse (à l’époque on disait paroisse et pas encore commune) de Pressignac qui avait la particularité (comme Chassenon) d’être coupée en deux par la « frontière » séparant l’Angoumois du Poitou.
En effet, depuis le Moyen-Age, la partie orientale de la paroisse, soit les villages de Bord (en partie) , le Bournet, la Martinie, Mandat, le Moulin-Paute, Valette, Fontcevéranne, Fougeras, Pers, le Bouchet, la Judie, la Gardette, et Vouéras (en partie), s’était placée sous la protection des seigneurs de Rochechouart, qui étaient eux-mêmes sous la protection des comtes de Poitiers. Alors que la partie occidentale – le bourg, Chez Martin, Chez le Mineur, Vouéras (en partie), la Chauffie, le Grand-Bois, Veilléraux, les Gouttes, Magnéras, Puymis, la Nègrerie, Chez Bande, la Croix, la Guierce, la Guerlie, le Mas du Bost, le Petit-Chalais, le Grand-Chalais, Bord (en partie), et le Bonéthève – s’était placée sous la protection des « princes » de Chabanais et des comtes d’Angoulême.
Plus tard, de 1588 à 1789, cette division se retrouva dans le découpage administratif d’Ancien Régime : la partie orientale de Pressignac était dans l’élection de Confolens et la généralité de Poitiers, alors que la partie occidentale était dans l’élection d’Angoulême et la généralité de Limoges.
Pour illustrer cette situation administrative très complexe, nous avons noté que l’arpenteur se garde bien, à Bord comme à Vouéras, d’aller au-delà  « du chemin qui sépare l’Angoumois avec le Poitou ». Car il a reçu l’ordre de n’arpenter que la partie occidentale de la paroisse. Nous ne connaîtrons donc jamais la situation des propriétés situées au-delà de Bord et de Vouéras, bien qu’elles aient dû être arpentées en 1787, mais le registre est perdu.

C’est Jean Massoulard, « arpenteur royal juré des eaux et forêts », venu de Bellac, qui après avoir procédé à l’arpentage de la partie ouest de Chassenon, de mai à septembre 1756, fait de même avec celle de Pressignac, à partir du 24 septembre de la même année, pour terminer le 22 novembre.
Il commence par le bourg « pour continuer de proche en proche sans omettre aucune pièce, en les mesurant au journal, composé de 200 carreaux de 12 pieds d’équerre en carré ». Il mesure ainsi 2881 parcelles.
Il se fait accompagner de Jean Raynaud, syndic (élu par la population, il gardait les papiers et registres de la paroisse, surveillait les rentrées d’impôts, convoquait les assemblées), de Mathieu Bigaud notaire, et de divers habitants du bourg et des villages concernés, selon les jours. (Notons qu’en 1756, il y avait environ 1000 habitants).




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