Bonnes
gens faites fi des soi-disant poètes
Des rêveurs trop rêvant
Des penseurs trop pensant
Des fainéants barbus pas même bons à être
Bons pères bien dodus
Pépères bien repus
Nos pères lèvent au ciel les bras quand on leur dit
Qu’on ne voudrait pas comme eux vivre du même refrain
Au chaud dans ses pantoufles vieillir du quotidien
S’endormir dans la paix d’une journée bien remplie
Nos mères se récrient en leur faisant écho
Et rallient à nos trousses la meute bien-pensante
Pour sonner l’hallali d’une jeunesse hésitante
Ne sachant en son temps qu’engendrer le chaos
Bonnes gens faites fi
des soi-disant poètes
Des rêveurs trop rêvant
Des penseurs trop pensant
Des fainéants barbus pas même bons à être
Bons pères bien dodus
Pépères bien repus
Souhaiter à chaque jour un renouveau tout autre
Quitter ses souvenirs, s’en aller sur les routes
Déchirer ses amarres même si cela nous coûte
Voilà que l’âge aidant l’errance nous exhorte
Mais l’honneur familial et que vont dire les gens
Le patriarche alors se met de la partie
Sauvages sans respect, barbares accomplis
Ah c’était pas pareil de mon temps de mon temps
Bonnes gens faites fi
des soi-disant poètes
Des rêveurs trop rêvant
Des penseurs trop pensant
Des fainéants barbus pas même bons à être
Bons pères bien dodus
Pépères bien repus
Certains s’en sont allés et ils ont réussi
Dans un endroit secret à force de patience
En attendant le jour qui de leur existence
Sur des sentiers de gloire les aura bien conduits
D’autres les plus nombreux ont dû baisser la tête
Presto faire demi-tour et retourner chez eux
Tandis qu’ils gardent encore de leur essai scabreux
Ce besoin d’inconnu que toujours ils regrettent
Bonnes gens
faites fi des soi-disant poètes Des rêveurs trop rêvant Des penseurs trop pensant Des fainéants barbus pas
même bons à être Bons pères bien dodus Pépères bien repus
Copyright Jacques Goudeaux -
décembre 1980 / Dépôt légal SACEM 1993