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Complainte des gens de rien



A moi tous les Villon, les Rimbaud, les Verlaine
Tous les Apollinaire, à moi tous les maudits
Que l’on ouvre à l’instant ces bibliothèques pleines
De vieux cuirs décrépits
Qu’on libère vos mots, vos amours et vos haines
De tous les interdits
Et si nos pauvres vers à vos yeux trouvent grâce
S’il n’est pas prétentieux faites-nous une place
Nous les poètes, les baladins
Nous gens de rien

Dames du temps jadis au fil d’une ballade
Seigneurs et autres Roys, par Villon nous chantant
Les pendus, les ribauds ou la belle Alcibiade
Sur les neiges d’antan
Dans Paris mal famé aux ruelles d’embuscades
Le Paris de Satan
Oyez nos pauvres vers ne valant sou ni maille
Mais qui très humblement sont là vaille que vaille
Nous les poètes, les baladins
Nous gens de rien

On n’est pas sérieux quand sur la promenade
On va sous les tilleuls et qu’on a dix-sept ans
Amour fou de Rimbaud à mon tour je m’évade
Sur les rives du temps
Ma bohème n’est plus qu’une envie d’escapade
A l’auberge du vent
Nos vers pour une fois ne pourraient-ils pas vivre
L’ailleurs?... Emmenez-les sur votre bateau ivre
Nous les poètes, les baladins
Nous gens de rien

Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville
Au seul nom de Verlaine on se prend à rêver
De ce ciel sur le toit, de ce bonheur fragile
Des amants retrouvés
Il traîne des langueurs au long des rues tranquilles
Où triste je m’en vais
Et tous nos pauvres vers dans ces jours monotones
Sont un peu les sanglots des violons de l’automne
Nous les poètes, les baladins
Nous gens de rien

Bien des voix se sont tues, le siècle visionnaire
S’ouvre sur des chemins épris de liberté
Dans les brumes d’Alcools, le rêve Apollinaire
Devient réalité
Sous le pont Mirabeau, la Seine débonnaire
A d’étranges clartés
Quel est ce chant secret qui soudain me pénètre
Qui sont ces mal aimés où je crois reconnaître
Nous les poètes, les baladins
Nous gens de rien


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